Choc

Souvenir parisien d’Ulliel sur une péniche, lors d’un event ciné avec l’équipe d’un tournage. Ou bien était-ce à Wanderlust. Le sentiment dans ma mémoire que la Seine nous entourait. On aurait pu y basculer, comme ce genre d’accident stupide a pu arriver en mode clubbing, d’autres soirs festifs en ce lieu. Cluzet également de la partie, à discuter son art, sans chichi, juste là, à leur vie d’artistes du grand écran. Sobres, naturels même si en une forme d’artifice travaillé néanmoins. Rien de surjoué, ni de paroles ou de gestes pour se la péter. Une barrière, deux ou trois vigiles bien sur, habituels pour délimiter ce monde souvent inaccessible, mais rien de plus. Je n’avais rien à y faire, pas plus que lors d’un casting de pub foireux et tragicomique pour moi, me découvrant ou presque incapable d’interpréter un texte pourtant sur un journaliste, certes sportif (ma vieille jeunesse a passé). Meilleur en impro’, dans l’effervescence de la vie. Puis autre moment tout autant anecdotique, car n’en faisant rien, Ulliel avec sa compagne d’alors au Grand Café Capucines tard le soir, les fruits de mer en bouche proche Opera, vers les grands boulevards. Le style art deco non revisité alors, des murs au plafond sciait bien d’avec ce que l’on imagine de la magie des acteurs, la féerie en plâtre ou en verre selon, reliefs cristallins, les décors passagers ou intemporels, tout autour, parfumé de l’océan iodé, le craquement des pinces. Lui modeste, nullement regardé, sauf par moi, ou sa femme évidemment. Trop curieux de le voir tel que lui même, calme, doux, posé, rien d’éloquant en cet instant. L’intimité du soir, me faisant oublier ces figurations loupées, comme pour l’un des biopics d’YSL pour lequel lui devient si iconique dans l’univers bourgeois des planches et du style. Chanel n’y est pas pour rien non plus, comme Dolan, l’esprit rive gauche… J’étais aux Canaries, rien de grave, mais quand même. Après Les Petits mouchoirs ratés pour une heure ou deux de boulot débile et aliénant, au combien, j’en ai eu raz le bol de cette frustration, comme de manquer de muscle pectoral & épaules faute de windsurf à Panam, en model de 3e zone, démasqué de mon entregent limité et donc éloigné de Diesel à la con, l’affichage partout dans la ville… Nullement ce qui me fait rêver, et je me suis rattrapé avec Mon roi de Maïween, pour 1 seconde à l’écran, et quelques mots à Cassel lors d’une longue aprem’ de tournage lambda, avec la clic snobe de parigots puant l’arrogance et la frime pour rien, attroupée comme moi là, pour 150 euros ou se sentir hors du temps. Tout le contraire d’Ulliel tel que j’ai pu le croiser. Les futilités au placard. La vie à soi, vibrante, même si pour se fondre en d’autres, pour toujours. Littéraire, sentimental, froid ou glacial comme cette piste verte ou bleue qui l’a emporté bêtement.

https://fb.watch/bqjkAxRr2v/